Les complémentaires: vertueuses et éthiques?

Un exemple édifiant ….

Quand une soignante épouse de soignant s'enquiert des garanties de sa complémentaire santé.

Une tuile, un pépin de santé… ça arrive même aux soignants.

Zut... une intervention est nécessaire heureusement le pronostic vital est loin d'être engagé.

Madame Y. s'enquiert de ses garanties de complémentaire santé...hélas !

Accrochez-vous bien :

Contrat de mutuelle souscrit par l'intermédiaire d'un courtier pour obtenir la tranquillité absolue sur la complémentaire santé néanmoins les années passent ( 19.... de loyauté !) Et les garanties changent... en toute discrétion of course : nulle information concernant des avenant au contrat d'assurance santé, aucune traçabilité de l'évolution de ces contrats.

Tarif annuel (très) élevé pour une garantie (soit-disant) maximale (dentisterie, lunetterie…et chirurgie aux frais réels), souscrite pour toute la famille, quand on aime...on ne compte pas ! Enfin si, on finit par compter et là on prend peur.

Une conseillere de l’assureur-Santé nous répond au téléphone après une longue attente.

Résumé du dialogue :

- « Le chirurgien devant pratiquer l'intervention n'a pas signé l'OPTAM-CO » … plaît il ?

- Donc ??: Le remboursement de ses suppléments d'honoraires sera loin d'être complet, le remboursement " aux frais réels " se faisant uniquement pour les signataires de cette convention.

- « Aaaaaah ! » : Le choix des praticiens conventionnés doit se faire sur une liste à consulter... sur le site !

Cela induit juridiquement une dichotomie entre les bons (pour la mutuelle s'entend) c'est-à-dire ceux qui ont signé, et les mauvais (toujours du point de vue des assureurs), les escrocs, les hommes d'affaires ce qui vous sucent sang et argent.

- Encore faillait il le savoir...

Double effet : non seulement, vous venez d’apprendre vos changements de conditions de remboursement et en plus, votre praticien est taxé d’escroc !!! dichotomie illégale (OPTAM CO et autres) et dénigrement.

Que faire alors... ?

Réponse de ladite bureaucrate : « Quémander », je pèse mes mots, au chirurgien de revoir à la baisse ses honoraires … non mais Allo quoi ?

Pas question d’aller discuter avec le Dr ... ! et pour plusieurs raisons :

- La première et non la moindre, ce praticien est d'un engagement maximal et à tout moment envers ses patients. Peut-on imposer un prix à cela ?

- En tant que professionnelle de santé, les occasions d'apprécier son savoir faire et son empathie auprès des malades n'ont pas manquées !

- La pression de résultats, de performances, parfois même de miracles qui leur sont demandés est telle qu'il me semble totalement inconvenant de négocier leurs tarifications, qui rappelons-le, n'ont pas été réévaluées depuis bien longtemps !

Depuis 40 ans !!! Non… ??? Et pendant ce temps-là les charges d'activité ont été multipliées par 6.

Restons un instant sérieux et surtout réaliste : nos praticiens : médecins spécialistes, généralistes, chirurgiens, anesthésistes ...TOUTES et TOUS, ont passé de nombreuses et précieuses années de leur jeunesse sur les bancs de la faculté pour espérer un jour mettre en pratique leur savoir et leurs compétences aux services des Femmes Hommes et Enfants.

Aujourd’hui, ils passent leur temps, sans le compter, à nous soigner !

Ce n'est pas parce que la Santé n'a pas de prix que l’acte de soin doit être bradé, notamment pour ceux qui allient qualité et engagement personnel.

Oui c'est vrai, la santé coûte cher...et chaque citoyen contribue à payer cette Santé, et cela ne suffit pas à rembourser TOUS les frais de santé ! Raison pour laquelle ont été créées les complémentaires santé, les indispensables Mutuelles !

Rappelons leur mission :

《 Acteurs majeurs de la protection sociale, face au désengagement de l’état, assurer à ses adhérents l'assurance d'être bien protégés tout au long de la vie… 》

- Garanties sur mesures

- Tarifs adaptés au besoin. Blablabla.

Les compétences de chacun des professionnels de santé doivent être reconnues par des actes correctement rétribués - Merci la sécu ? - . Les accords de confraternité (lorsque de soignant on devient patient) ne doivent en aucun cas devenir une règle dans la mesure où nous payons chèrement nos complémentaires ici pour un service et des "avantages" plus que limites.

Je veux que mon chirurgien soit justement payé de son acte chirurgical et son engagement auprès de moi. Et ma complémentaire ne me suit pas.

Lorsque vous avez 4 millions d'adhérents qui chaque mois paient entre 80 et 450 euros de cotisations… ça devrait être possible, non ?

Quel est donc le salaire (avec avantages en nature) de Mme la directrice générale de cette grande entreprise ... ?

Et là je dis : Mesdames...Messieurs, arrêtez vite la chirurgie ! Devenez assureurs !!!!

Qui abuse qui en fin de compte ??

Je n'ose vous relater le caractère discriminatoire des propos tenus par cette conseillère à l'encontre des praticiens (diffamation et dénigrement de leur travail) alors que vous vous faites simplement e.…scroquer par votre complémentaire après avoir cotisé presque 20 ans. Il vous est précisé oralement “que les chirurgiens et anesthésistes ont abusé les mutuelles à force de roublardises et endetté (sic) les contribuables pour s’enrichir.”

Donc si l’on lit bien sur les lèvres de la conseillère, le trou de la sécu, c’est la faute des gens qui soignent, anesthésistes et chirurgiens libéraux: « ben voyons ! »: 800 millions d’euros de suppléments d’honoraires par an pour des centaines de milliers d'intervention de haute qualité, (patientèle identiques à ceux du système hospitalier), c'est bien entendu le montant du déficit de la sécurité sociale (pour mémoire : budget annuel de la sécurité sociale = 470 milliards d'euros de prestations versées) alors que supplément d'honoraires d'ordre privé et budget de la sécurité sociale n'ont strictement rien à voir.

La mutuelle nous encourage à discuter les prix ou à changer de professionnel voir d'aller carrément en système hospitalier. Changeons de magasins et de vendeur, c’est simple comme bonjour ! on apprécie l’empathie …Vous êtes tordue de douleur et ne savez comment vous allez gérer famille et travail épuisant et on vous répond : « reprenez votre copie et refaites vos démarches ! ».

- C'est le jeu de dénigrement auquel se prête les conseillers des mutuelles lorsqu'ils sont joignables ce qui est loin d'être le cas le plus fréquent.

- Il se trouve que le praticien en question mérite largement ces tarifs (je le sais car je suis ses patients !).

- Ce n'est pas le cas des assureurs de santé, beaucoup trop chers, ne faisant pas leur travail et se permettant de taxer d'escrocs les praticiens compétents, en prenant comme mètre-étalon économique une tarification sécurité sociale misérable, dans un système de santé low cost qui brade les soins.

- Le plus drôle dans l'affaire car il vaut mieux en rire c'est que les responsables des caisses d'assurance maladie, et des assureurs complémentaires savent très bien où se faire soigner (en dehors de leur réseau…) et ne rechignent pas sur les prix !

Conclusion :

Que la sécu se focalise sur le risque vital et compte sur les complémentaires pour gérer le « non vital (humm) » : Soit !

Pour mémoire : risque vital = cardio-vasculaire, neurologique et la dépendance qui va avec, ainsi que le risque carcinologique.

Le « non vital » : défaillance de l’appareil locomoteur avec soins de chirurgie traumatologique et orthopédique, ou atteinte oculaire (ophtalmologie), atteintes viscérales (chirurgie abdominale), thoracique, neurologique non vitale (rachis), pathologie chirurgicale gynécologique et surtout obstétricale (tarifs sécu honteux).

Il serait judicieux et honnête (bien que politiquement incorrect) de le dire.

Que les donneurs de leçons -assureurs complémentaires indélicats- commencent par traiter leurs sociétaires et affiliés comme s'il s'agissait d'eux-mêmes ou de leurs proches et surtout qu’ils fassent le job.

Les praticiens responsables et vertueux -en tous cas les meilleurs d’entre eux- le font tous les jours à un rapport qualité/prix inégalé en France, ce qui n’est pas le cas des assureurs santé, assureurs complémentaires se qualifiant eux-même d’éthiques.

Je vais donc résilier mon contrat d'assurance santé complémentaire et capitaliser ces fonds pour en disposer à loisir sans recevoir ces leçons toutes faites qui n’ont d’autres but que de garder le business des complémentaires profitable.

Tout cela plutôt que d'entendre ce message de diffamant et de dénigrant.

Cessons cette hypocrisie bien-pensante et bien française. Rétribuons justement les praticiens vertueux ! Halte au dénigrement et à la diffamation.

PS : Et j'ai comme l'impression que cette résiliation risque d'être un parcours du combattant, comment en témoigne la énième relecture d'un contrat sibyllin.

Qu'on se le dise !